Le journal de bord

Les récits de nos aventures

Sardaigne et Corse

18-07-2022

Finalement les vents sont favorables pour filer en Sardaigne. Nous appareillons donc le 12 juin 2022 plein Est au petit matin mais un brouillard épais rend la navigation un peu tendue surtout que nous n'avons pas de radar et qu'un yacht à moteur nous passe à 10m sans AIS à une vitesse d'au moins 20 noeuds. Nous faisons donc demi-tour pour attendre que le brouillard se lève. Nous partons pour de bon à 20h le soir même, belle nuit en perspective, petit vent qui nous pousse au travers, nous filons 4 noeuds tranquillement. Nous n'avons croisé aucun bateau sur cette traversée qui aura duré 41h pour 190 nautiques. Nous mouillons dans la anse de Porto Conte pour une nuit histoire de bien récupérer de la traversée puis nous filons vers le nord direction Isola Asinara où nous découvrons des eaux pas moins bleues que celles des piscines ! Nous avons caboté dans toutes les anses du Nord Ouest à l'Est de la Sardaigne. La Sardaigne offre une infinie de bons abris dans des eaux incroyables. Nous sommes restés en Sardaigne 1 mois plein et nous profitons d'une bonne fenêtre météo sur une semaine complète pour visiter l'ouest de la Corse. Nous arrivons en Corse le 11 juillet puis nous visitons les golfes de Valinco, Ajaccio, Sagone, Porto puis la réserve naturelle de Scandola. La côte ouest de la Corse est magnifique mais est complètement dépourvue de bon abri. Nous décidons donc de filer vite dans la rade de Hyères avant que le mistral montre le bout de son nez. Nous quittons la Corse le 19 juillet direction la presqu'ile de Giens pour une navigation de 122 nautiques avalés en 26 heures. La nuit fut compliquée à gérer avec tous ces trafics de ferries, cargos, pêcheurs et autres plaisanciers. Nous n'avions jamais vu autant de personnes à l'AIS, même pas à Gibraltar. Plusieurs gros culs nous croisent à moins de 0.5 nautiques à des vitesses de 15 noeuds, on ne fait pas trop les fièrs sur le moment mais nous mouillons sans encombre le 20 juillet à 8h50 devant le petit village de la Capte pour une bonne sieste qui ne se fait point attendre :).

 

 

La route des Baléares

07-06-2022

Nous avons quitté Gibraltar le 24 avril, la mer d'Alboran a été assez rapide avec une escale de quelques jours dans le Mar Menor pour laisser passer un coup de vent. Nous arrivons dans les Baléares début mai sur Formentera. Nous posons notre ancre dans une eau incroyablement translucide, c'est fou, c'est beau et il y a comme une atmosphère de vacances :D. Nous explorons ensuite Ibiza et sa côte nord. Cette île est vraiment belle et elle est bien loin de l'idée bling bling qu'on peut en avoir. Après 7 jours sur Ibiza nous traversons pour Majorque, île complètement sauvage avec ses montagnes incroyables. À certains moments on se croirait au pied des montagnes des Pyrénées ! Nous restons 6 jours sur Majorque avant de prendre une fenêtre météo pour rejoindre Minorque. Nous arrivons sur l'île 24h avant un coup de vent annoncé. C'est la Tramontane qui montre le bout de son nez. Bien que le vent sera de secteur nord, nous prenons un mouillage au nord de l'île, la Cala d'Addaia. Cette Cala s'enfonce assez loin dans les terres et nous offrira un super abri pour passer les 4 jours de vents forts. Nous mouillons dans 2m d'eau avec 20m de chaine et nous laissons passer le coup de vent tranquillement. 3 jours plus tard c'est nos parents qui viennent nous rendre visite. Nous louons une voiture pour explorer l'île par les terres et passons des super moments en famille. Nous sommes actuellement en attente d'une fenêtre météo pour continuer notre route. Nous ne savons pas encore si nous traverserons pour la Sardaigne directement ou si nous repartirons vers le nord. Ce sont les vents qui décideront...

 

 

Un hiver au Portugal sud

17-04-2022

Nous sommes arrivés à Alvor le 11 décembre 2021, une anse incroyable qui offre un abri à toutes les directions et une super accroche dans le sable. Le village est sympa et les gens vraiment accueillants, on s'y sent bien. C'est décidé on passera l'hiver ici ! On profite de cette longue escale pour se reposer et bricoler sur le bateau. En hiver les panneaux solaires ne chargent pas totalement nos batteries et on a du mal à faire tourner le frigo h24. Du coup on commande 100W supplémentaires en flexible qu'on peut déplacer. On commande et installe également un dessalinisateur pour être autonome en eau dans les mouillages de Méditerranée (un Katadyn PowerSurvivor 40E d'occasion). On en profite également pour faire du ménage dans la plomberie du bateau. Puis on fait toutes les petites réparations qui se sont accumulées depuis le départ. Le plan d'eau est également un excellent spot de Kitesurf, Solène s'y donne à coeur joie. On occupe nos journées entre balades sur divers sentiers, cuisine, pêche et l'entretien du bateau. De mon côté j'ai également repris un peu le boulot. L'hiver passe à une vitesse incroyable et ne nous donne pas l'impression d'être dans la saison la plus froide de l'année, ici la température moyenne est de 18°C et un ciel bleu toujours au rendez-vous. Nous commençons à étudier la Méditerranée, mer que nous ne connaissons pas mais que nous avons hâte de découvrir ! C'est le 6 avril que nous levons l'ancre d'Alvor (le cœur lourd) direction Gibraltar en passant par Faro, Huelva, Chipiona, puis Càdiz. Les traversées se font sans encombre mais avec le stress permanent de croiser les orques. Le moindre aileron que nous croisons à l'horizon nous envoie une décharge d'adrénaline ! Depuis 2019 un groupe d'orques attaque tous les bateaux qu'ils croisent. Les plus malchanceux se retrouvent à la dérive sans safran, obligé de se faire remorquer. En discutant avec les personnes que nous croisons, on se rend compte que la majeure préoccupation des gens est de savoir comment passer sans encombre. Il semblerait qu'il n'y ait pas de règles, c'est la roulette russe ! Nous avons même croisé une personne qui s'est fait attaquer deux fois sur une même traversée... Bref, nous nous sommes préparés psychologiquement à les croiser et prenons l'option de longer les côtes. Nous arrivons finalement à Gibraltar le 17 avril sans avoir croisé la route de ces majestueux gardiens du détroit !

 

 

La côte ouest du Portugal

24-12-2021

Nous avons quitté Baiona le 16 novembre pour entamer la descente du Portugal. Une bonne brise nous pousse sur une houle de 2,5 mètres nous offrant des surfs à 8 nœuds, le pied. Nous trouvons un mouillage dans pas beaucoup d'eau à Viana do Castelo pour passer là nuit. Le lendemain c'est à Porto que nous mouillons, à l'ouest du Port, à l'embouchure du Douro. Nous laissons passer du vent frais et nous en profitons pour visiter la vieille ville. Une fois retournés au bateau, le vent frais commence à se faire sentir. Ce que nous n'avons pas anticipé c'est que le vent de secteur NE s'accélère dans le Douro par effet venturis et les 25 nœuds annoncés se transforment rapidement en 40 nœuds sur le plan d'eau dans les plus grosses rafales. Nous rajoutons de la longueur de chaine, 40m au total. La Kobra 20kg fait amplement le job mais le bateau passe d'un bord à l'autre en se couchant dans les rafales et ça tire fort sur la main de fer. On se demande si ce n'est pas elle qui va casser. Le vent oscille entre 30 et 40 nœuds pendant 20 heures où nous ne quittons pas le bateau pour surveiller au dérapage. Quand la marée s'inverse et que le courant du Douro est contraire au vent, ça lève un clapot tel qu'on se demande si l'abri en sera toujours un dans les heures qui suivent. Mais c'est trop tard, avec le vent qu'il y a, entrer au port serait une connerie. Du coup on attend sans trop dormir en espérant que ça ne forcit pas trop. Le plan B serait de repartir en mer pour quitter cet effet venturis. Au final tout se passe bien et nous continuons notre descente vers Nazaré. Lieu légendaire du surf, l'atmosphère est sympa nous y restons 10 jours. Nous sommes au port cette fois car du mauvais temps est annoncé et aucun mouillage sur la côte. Le dernier port étant la Corogne, on profite donc de l'eau à volonté pour faire un grand nettoyage : rincer le bateau, faire notre lessive et nous doucher. C'est grand luxe ! Le mauvais temps persiste et on commence à tourner en rond sur Nazare mais le 30 novembre nous trouvons une fenêtre météo pour aller à Peniche avant le prochain coup de vent annoncé. Ils annoncent 34 nœuds établis avec des rafales à 45 nœuds, espérons qu'il y a de la place dans le port. Une fois arrivés dans Peniche nous constatons que nous ne sommes pas les seuls à faire escale pour se mettre à l'abri... Le ponton est donc plein et se mettre à couple ne nous emballe pas avec le vent qui vient. On préfère donc mouiller dans l'avant port sur un fond de sable. Rebelote, des mètres de chaîne puis nuit blanche :). L'ancre est vraiment excellente, au final nous ne mettons jamais plus de 40 mètres sur les 60 que nous avons car nous arrivons toujours à trouver un mouillage dans très peu d'eau. Bloqué 5 jours à Peniche, on en profite pour visiter les lieux. L'endroit vaut le détour. Nous enchainons ensuite sur Cascais, Sesimbra puis Sines ou nous restons encore bloqués 4 jours pour mauvais temps... Finalement, descendre sud en hiver c'est ça, profiter d'une fenêtre de deux trois jours pour avancer puis visiter quand on est bloqué. C'est toujours mieux que de tracer ligne droite sans rien visiter :). Une fenêtre se dessine pour passer le cap Saint Vincent mais les 3,5 mètres de houle nous font réfléchir car il n'y a pas beaucoup de vent annoncé et on n'a peur que les voiles ne portent pas. Cependant nous ne voyons aucune autre fenêtre sur les 10 prochains jours et Sines n'est pas le meilleur endroit pour rester bloqué. Le choix est donc vite vu, nous appareillons le 10 décembre direction Lagos. Au final, le vent est un peu plus fort que prévu ce qui nous permet de tenir une bonne moyenne avec des super surfs à 8 nœuds et des pointes GPS à 10 nœuds! Une fois le Cap enroulé, la houle s'atténue pour laisser place à une mer plate que l'on n'avait plus l'habitude de voir. On se croirait dans la baie de Quiberon. Quel bonheur de voir glisser son bateau sur cette mer plate jusqu'à Lagos où nous jetons l'ancre après 85 nautiques avalés en 14 heures. Le lendemain matin nous quittons le mouillage pour entrer dans la ria d'Alvor avec la marée. Le plus beau mouillage que nous avons eu depuis la Bretagne. Certains locaux disent même que c'est le paradis et des marins ont jeté leur ancre il y a près de 10 ans dans ce coin sans jamais plus le quitter :). Cela va faire maintenant 2 semaines que nous sommes dans ce paradis où nous flânons au soleil avec une température moyenne de 18°C. Dans nos têtes les plans changent et on envisage de profiter à fond de ce voyage. C'est pourquoi nous avons décidé d'aller faire le tour de la Méditerranée vu qu'elle se trouve à quelques milles sur la carte ! Cela signifie aussi que le voyage va donc durer plus longtemps que prévu mais la vie vaut la peine d'être vécu à 100%. Le plan est donc de passer l'hiver au sud Portugal, au chaud, puis de rentrer en Méditerranée pour fin mars. Ce qui nous laissera 6 mois pour y faire le tour et ressortir vers septembre pour continuer notre route.

 

 

La Galice

12-11-2021

La Galice est un super terrain de jeu avec des abris à n'en plus finir et des rias plus belles les unes que les autres. Nous y avons passé 1 mois complet dont deux semaines à la Corogne en attente d'une fenêtre météo pour passer le Cap Finisterre. Nous avons profité d'un vent favorable de 20 noeuds NW pour le passer, avec un bon angle au vent et un bon angle aux vagues ce sont les conditions parfaites pour Vagues Abondent. Le passage a été expéditif avec des surfs à 8,85 noeuds ! C'est tellement beau de voir son bateau galoper avec fière allure d'une vague à l'autre sans montrer le moindre signe de faiblesse. C'est comme si une danse s'organisait entre le bateau, les voiles et la mer. À ce moment-là, quand on prend conscience de ce ballet, plus rien n'a d'importance et on a envie que cela dure le plus possible. Malheureusement toutes bonnes choses ont une fin et c'est la pétole qui nous accueille sous le Cap comme pour nous dire, "profitez mais pas trop non plus". C'est donc sous spi puis moteur que nous rejoignons l'anse de Corrubedo pour un mouillage sous les étoiles. Le lendemain nous continuons notre descente dans la ria de Vigo, ils annoncent un peu de vent entre les rias du coup on prend un ris dans la GV en prévention. On est sous toilé mais on se dit de voir ce que ça va donner au passage de la ria d'Arousa. Le cap Couso passé le vent s'accélère très vite et en moins de deux minutes le bateau est complètement couché par des rafales à plus de 35 noeuds, on finit par prendre les 3 ris dans la GV et au moins 20 tours dans le génois. On est toujours trop toilé, la GV ne peut pas être bordée sans que le bateau parte au lof. Mais nous gardons la GV pour continuer à faire route au près et rejoindre la ria de Vigo sans trop dériver au large. La mer du vent se forme très vite et des petites déferlantes couchent encore un peu plus le bateau. Des embruns se forment, le spectacle est magnifique et Vagues Abondent encaisse les éléments d'un pied ferme et serein en gardant une vitesse incroyable de 7 noeuds malgré le peu de toile qu'il porte ! Ce canot n'a de cesse de nous émerveiller. Le passage n'aura duré qu'1h30 le temps de rejoindre la ria de Pontevedra et une fois de plus c'est le petit temps qui nous accueille. Nous finissons encore une fois de plus sous spi puis moteur jusqu'à la ria de Vigo. Décidément, ces effets de site sont stupéfiants ! Nous mouillons pour la nuit dans la magnifique anse de Barra et le lendemain nous visitons les iles Cies. Iles incroyables, sans doute les plus belles qu'on ait vues jusqu'à maintenant. Nous finissons notre descente de la Galice à Baiona où nous attendons une bonne fenêtre météo pour rejoindre le Portugal ! Nouveau pays, nouveau chapitre mais nous gardons des souvenirs incroyables de la Cantabrie, des Asturies et de la Galice avec une préférence pour la Galice :) (terre celtique évidemment).

 

 

La côte nord de l'Espagne

19-10-2021

Nous sommes arrivés à Santander où nous sommes restés deux semaines en attendant des vents favorables pour faire de l'ouest. Dès que le vent d'Est a montré le bout de son nez, la carène a glissé de l'autre côté sans modération ! La côte nord de l'Espagne est magnifique avec sa chaine montagneuse que l'on voit à plusieurs milles des côtes. Non pas que belle, la côte offre une multitude d'abris où les bateaux sans quille peuvent jouir de leur caractéristique ! Sans parler de ses eaux qui regorgent de vie marine. On ne compte plus le nombre de dauphins qui jouent devant l'étrave :). À Gijon nous avons rencontré que des Bretons, on se sentait un peu comme à la maison. Tous revenaient de Gascogne et tous ont cassé quelque chose. Mike qui vient de Douarnenez et où lors de sa première nuit, sa GV (gréement jonque) est resté bloquée à mi hauteur, impossible d'affaler ni d'envoyer plus haut. Rajoutez à ça 30 noeuds de vent et une mer formée, le Mike n'a pas beaucoup dormi ! Sans parler d'un groupe de jeunes qui sans encombre arrivent à Gijon mais le lendemain au départ de Gijon perdent leur safran à 1h du port. Les voilà revenir sans safran dans 25 noeuds de vent avec juste le réglage des voiles et une pagaie de Kayak comme direction. Comme des princes, ils arrivent à se remettre à leur place dans le port ! Chapeau bas. La semaine qui suit on leur prête nos outils pour qu'ils puissent refaire leur safran en CP époxy. Une fois terminé c'est tous ensemble que nous quittons Gijon direction la Galice !

 

 

La bahía de Santander

02-10-2021

Cela va faire maintenant 10 jours que nous flânons au mouillage dans la baie de Santander du côté de Somo à la Playa del Puntal exactement. Ici il n'y a pas beaucoup d'eau sous le bateau et les cartes ne sont pas vraiment exactes, ce qui nous aura valu un petit talonnage sur le sable la première fois que nous entrons dans l'anse alors que la carte annonçait 1,4m d'eau - il y avait en réalité 40cm :). Mais un jour, un ami nous a dit, "Un Trismus ? C'est des 4x4 des mers ces bateaux !". En effet, même si nous restons bloqués sur un banc de sable, il suffit d'attendre quelques heures que la marée monte pour être libre :). Somo c'est le spot de surf, tous les jours des centaines de surfeurs viennent glisser sur les rouleaux de la houle du large. Nous on regarde et ça donne envie, un jour peut-être... Aujourd'hui nous avons décidé de passer le weekend dans un port pour laisser passer le coup de vent qui s'annonce ce soir sur tout le Golfe de Gascogne. Même les participants de la Mini Transat ont dû faire escale en Galice alors qu'ils étaient en course pour laisser passer le mauvais temps =/. La bonne nouvelle c'est qu'à partir de jeudi prochain des vents d'Est sont annoncés ce qui nous permettra de faire de l'Ouest tranquillement !

 

 

La traversée du golfe de Gascogne

22-09-2021

Après plusieurs semaines d'attente d'une fenêtre météo correcte pour traverser Gascogne, c'est le 19 septembre que nous appareillons de l'ile de Houât. La météo est instable depuis le mois de septembre mais nous profitons d'un vent de nord et nord-ouest entre 15 et 25 nœuds la première nuit et 15 et 20 nœuds la deuxième nuit avec une mer d'environ 3m sur période de 10 secondes. Pour la première nuit nous avons fait route vers l'ile d'Yeu pour pouvoir capter la 4G à ses abords et ainsi confirmer la météo à venir pour la nuit. La météo semble bonne du coup on continue direction Santander. À l'approche du plateau continental où les fonds passent de 100 mètres à 4000 de profondeur la mer était vraiment dans un sacré désordre avec des vagues qui semblent bien plus hautes que les 3 mètres annoncés. On peut dire qu'il y a eu des vagues en abondance ce soir-là :). Cette première nuit a été un peu sport avec par exemple un empannage en urgence pour éviter un cargo que nous avons vu à la dernière minute et où 6 des coulisseaux de la grande voile ont sauté durant la manœuvre. On affale comme on peut la grande voile pour continuer la route sous génois partiellement enroulé à une vitesse moyenne de 7 nœuds et des surfs à plus de 8 nœuds. La météo est bien plus mauvaise qu'annoncée, c'est même la première fois que nous entendons tout le gréement siffler au portant. On estime le vent apparent à facilement 30 nœuds au portant. Cette nuit, le GPS enregistre même une pointe de vitesse à 13,68 nœuds dans un surf avec pourtant peu de toile sur le pont ! Au petit matin quand nous y voyons un peu plus clair, nous remplaçons les coulisseaux qui ont cassé durant la nut. Une fois le plateau continental passé, la mer est un peu mieux rangée et le deuxième jour se passe tranquillement - nous avons même le droit au soleil ! La deuxième nuit était calme et claire avec une jolie brise qui nous pousse tranquillement sur Santander. Au petit matin de la deuxième nuit c'est la pluie qui est au rendez-vous et le vent lui qui fait grasse matinée ! On avance comme ont peu dans cette mer avec très peu de vent et c'est à 15h que nous arrivons sur Santander après 270 nautiques avalés en 54 heures.

 

 

Sortie de l'eau avant le départ

10-07-2021

Après 10 mois à flot nous sortons le canot de l'eau pour une dernière préparation avant le grand départ. Nettoyage, ponçage et 3 couches de matrice dures AFC+ de chez Soromap, nous verrons ce que ça donne à notre retour :). C'est aussi le bon moment pour faire le grand ménage de l'habitacle et de faire le tri dans ce qu'on garde et ce qu'on débarque, et ça ce n'est pas facile ! On en profite également pour se faire une batterie de tests médicaux et Jonathan se retrouve aux urgences suite à une échographie de l'œil pour un potentiel œdème papillaire... Après plusieurs heures d'attente, les résultats du scanner cérébral tombent et tout va bien ! Rassurés, nous continuons de préparer le bateau : gaz, eau, avitaillement, pièces de rechange, pharmacie, le checkup complet en gros. Une fois à l'eau, c'est au mouillage du Logeo que nous sommes amarrés pour le mois de juillet. Départ prévu la première semaine d'aout !

 

 

Un hiver au mouillage

19-05-2021

Voilà maintenant 5 mois que nous sommes dans l'anse de Kerners dans le Golfe du Morbihan. L'hiver a été rude avec un pique négatif à -5°C et des forts coups de vent de sud ouest. Cependant, l'anse offre un très bon abri des vents et de la houle et avec le poêle à bois la température du carré affiche 20 à 25°C en permanence - ambiance chalet à la montagne :). La vie au mouillage s'organise tranquillement, gestion de l'eau, des vivres, des déchets, des batteries et du boulot. Le bateau est autonome en énergie, en journée les panneaux solaires gardent les batteries pleines et la nuit c'est l'éolienne qui prend le relai. Si jamais le vent et le soleil manquent à l'appel, c'est le moteur qui fournit l'énergie nécessaire. Niveau eau, nous consommons en moyenne 15 à 20 litres pour deux et par jour. Pour le gaz, une bouteille de 13 Kg tient les 6 à 7 mois facile et si jamais nous devons nous restreindre sur le gaz, le poêle à bois peut servir de plaque de cuisson ! Nous descendons à terre tous les jours pour la balade quotidienne et le ravitaillement. La famille nous prête une annexe rigide avec un 20 cv, c'est la grande classe et parfait pour le Golfe. Échouage facile sans risque de crever les boudins et notre rayon de balades s'étend sur tout le Golfe : Île aux Moines, Ilur, Arz, Berder et tant d'autres ! Le weekend quand les conditions météo le permettent, c'est les 9 tonnes de Vagues Abondent II qui nous transportent sur Quiberon, Houat, Belle-île ou Hoedic. Nous avons toujours pour projet de partir vers la Galice cet été en espérant que les frontières restent ouvertes. En attendant, nous continuons à préparer le bateau un peu plus chaque jour pour être fin prêt à larguer les amarres dès que les feux seront au vert :). D'ici là, stay safe and happy to live !

 

 

Direction le Golfe du Morbihan

01-01-2021

Après 2 ans de vie dans le Finistère dont 5 mois de chantier pour remettre Vagues Abondent II au top et en y laissant de merveilleux souvenirs ainsi que de très bonnes rencontres, c'est en ce 1er janvier que nous appareillons de Port la Forêt direction le Golfe du Morbihan pour de nouvelles aventures ! Le départ se fait à 8h du matin avec un petit 0°C et une fine couche de gel sur le pont qui nous rappelle qu'il faut bien se tenir ! Nous sommes seuls sur le plan d'eau et l'aurore nous offre son plus beau des ballets. Vagues Abondent II court 6 noeuds avec le soleil levant devant l'étrave et nous on se réchauffe avec une tasse de thé en se remémorant tous les souvenirs qu'on laisse dans son sillage. Après 65 nautiques, nous arrivons dans la anse de Kerners, notre petit jardin pour les 7 prochains mois avant de reprendre la route plus au sud direction la Galice !

 

 

Enfin sur l'eau !

10-10-2020

Quelques jours après la mise à l'eau, la tempête Alex nous accueille en bonne et due forme. Nous voilà donc bloqué au port en attendant de meilleurs jours pour finir de peaufiner la configuration du bateau sur le plan d'eau. C'est une semaine après ce coup de vent que le soleil nous montre enfin ses rayons. C'est donc sans tarder que nous larguons les amarres direction l'archipel des Glénan et ses alentours pour 2 jours de navigation. Nous passons en revue toute la garde-robe sous différentes allures et essayons de sentir dans quelle situation la Vagues Abondent II est la plus belle pour aller danser. C'est avec le plus grand plaisir que nous jouons avec le bateau et celui-ci nous fait bien comprendre qu'il a envie de se dégourdir les jambes après les 5 mois de chantier ! Ces deux jours ont été très instructifs et nous ont permis de recenser quelques petits détails à améliorer sur le gréement que nous fixerons avant notre départ.

 

 

Mise à l'eau après 5 mois de chantier

29-09-2020

C'est avec un grand bonheur que nous mettons enfin à l'eau Vagues Abondent II après 5 mois de chantier. Quelle joie de vivre enfin à l'eau après tous ces mois passés au chantier dans la poussière permanente. Mais c'est avec grande satisfaction que nous pouvons montrer notre canot qui fait peau neuve avec une nouvelle carène en époxy, une nouvelle salle de bain, une nouvelle cuisine, sa peinture intérieure et extérieure toute fraiche, une trinquette avec ses bastaques pour retrouver son élégance d'un voilier gréé en cotre et tout plein de petits détails qui font qu'on s'y sent bien !

 

 

Mise à terre et vie au chantier

01-03-2020 à 20-09-2020

C'est en mars que nous mettons le canot au sec pour un petit refit qui lui fera le plus grand bien. Il faut dire que cette belle âme a déja bien bourlingué, pas loin de 10 ans avec les anciens propriétaires ! Le plus gros chantier sera de s'occuper de la carène. Des petites cloques font leur l'apparition après l'application d'une primaire époxy pendant la saison des pluies aux Antilles. On craint un début d'osmose sans s'alarmer pour autant. Pour repartir sur une bonne base, on décide d'enlever toutes les couches jusqu'à la strat et de tout refaire en époxy. Le rabotage d'une carène n'est pas le travail le plus palpitant mais le faire faire par un chantier c'est plusieurs milliers d'euros, le choix est donc vite fait. Il nous aura fallu 90 heures de ponçage pour enlever toutes ces années de couches... À force de nous voir poncer tous les jours, les gars qui bossent sur les chantiers du port passent nous voir. Omose ? - Oui... - Laisse-moi voir, boarf ne t'inquiète pas, ce n'est pas grand-chose. Votre carène ne semble pas si attaquée. Passez-me voir quand vous aurez fini de poncer, je peux vous prêter un testeur d'humidité. Une fois le ponçage fini on teste la carène. Ouf, rien d'alarmant, on est dans l'orange et seulement les zones près du safran sont en rouge, mais c'est classique quand un bateau reste à flot. On laisse sécher 6 mois pendant le printemps et l'été. On teste une nouvelle fois toute la carène et c'est dans le vert ! Sur le terre-plein, on rencontre Philippe qui fait le carénage de son canot. On discute bricolage, Philippe avait un chantier de bateau dans une ancienne vie, aujourd'hui il tient un super food truck et fait des crêpes super-bonnes ! Il nous recommande d'utiliser de la résine époxy pure de chez Sicomin pour refaire la carène. Encore mieux il connaît le gérant, ni une ni deux, il l'appelle et nous voilà avec une réduction de 15% sur la résine ! On passe récupérer la résine à l'usine de Pont l'Abbé. L'équipe sur place est top et les explications du gérant sur l'application du produit nous sont données. Application sur coque sèche et propre, 3 couches d'imprégnation pure. Déglaçage. Résine + mixfill pour faire une première couche d'enduit. Déglaçage. Deuxième couche d'enduit. Déglaçage. 3 couches d'imprégnation pour renfermer l'enduit. Déglaçage. Primaire époxy et enfin antifouling. Nous respectons à la lettre les temps de séchage et taux d'humidité. Tout se passe bien et on en a enfin fini avec la carène ! Il nous reste plus qu'à faire l'intérieur... Nous refaisons la cuisine, la salle de bain, la chambre arrière, les strats des aménagements que se sont un peu décollé (rien de structurel) ainsi que toutes les peintures et vernis. C'est du boulot et nous vivons en permanence dans la poussière et les odeurs des produits. Hâte que ça se termine ! On s'occupe ensuite du gréement et on décide de reconfigurer le voilier en cotre. Nous posons donc un étai de trinquette et des bastaques, le tout en textile. On finit ensuite par la peinture du pont, l'entretien du teck et on pose un nouveau mouillage, 55 mètres de chaine + 35 mètres en mouillage secondaire. Refit terminé, enfin.

 

 

Convoyage de Vagues Abondent II

03-01-2020

Nous voilà tout juste propriétaires de ce merveilleux canot, une belle âme qui possède déjà un beau sillage derrière elle. Nous sommes actuellement à Douarnenez et il est temps pour elle de venir se refaire une petite beauté à Port la Foret, petit convoyage de 70 nautiques. Les premières fois sont toujours les meilleures et c'est à ce moment-là que se créé le lien, c'est pourquoi nous profitons de la fin d'une dépression pour pouvoir récupérer du nord-ouest et ainsi tester la belle dans de bonnes conditions. Ils annoncent un peu de mer et 25 noeuds établis, on sort de Douarnenez avec deux ris et le foc haut. Nous sommes au près jusqu'au Raz et Vagues Abondent passe chaque vague avec douceur et élégance. Elle me plaît déjà. Le Raz viré, nous voilà au portant dans la baie d'Audierne, plein sud pour éviter le plein vent arrière et ainsi garder de la vitesse. S'ensuit des heures et des heures de surf avec une stabilité incroyable en s'appuyant sur sa dérive arrière. La voilà courir à 8 nœuds de moyenne sous mes yeux complètement amoureux de son sillage et de cette magnifique houle. C'est bon, c'est elle, la bonne, l'âme avec qui nous allons découvrir tant de lieux. Passé la pointe de Penmarch, le vent et la houle faiblissent et c'est sous grande voile haute que nous arrivons dans la baie de Port la Foret à 1h du matin sous un ciel étoilé.